Novalis (1772-1801), de son vrai nom Georg Philipp Friedrich von Hardenberg, naît le 2 mai 1772 dans la région de la Saxe, au sein d’une famille noble et pieuse du Saint-Empire romain germanique. Très tôt, il se passionne pour la philosophie, la théologie, la poésie et la nature. Il étudie à Iéna, Leipzig puis Wittenberg, où il découvre les œuvres de Kant, Fichte et les idéaux du romantisme naissant.
En 1794, il rencontre Sophie von Kühn, jeune fille de treize ans, dont la mort prématurée deux ans plus tard bouleverse profondément sa vie et inspire son œuvre la plus célèbre, Les Hymnes à la nuit. Dans ces poèmes mystiques, il célèbre la mort comme passage vers une union spirituelle et éternelle avec l’être aimé, et affirme une foi ardente dans le pouvoir de la poésie pour relier le monde visible et l’invisible.
Proche de Friedrich Schlegel, Ludwig Tieck et du cercle d’Iéna, Novalis devient l’une des voix fondatrices du premier romantisme allemand. Il développe une pensée où science, religion et art se rejoignent dans la quête de l’absolu, et forge la notion de poésie universelle — une poésie qui transforme la vie et la réalité tout entière.
Son roman inachevé, Heinrich von Ofterdingen, met en scène la figure emblématique du « poète bleu », symbole de la vocation spirituelle et créatrice de l’homme.
Atteint de tuberculose, Novalis meurt à vingt-huit ans, le 25 mars 1801, à Weissenfels. Son œuvre brève, illuminée d’un mysticisme tendre et d’une ferveur philosophique, marque durablement la littérature européenne.