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Joseph de Maistre (1753-1821) était un philosophe, écrivain et diplomate savoyard, souvent associé au mouvement contre-révolutionnaire et au conservatisme catholique. Né à Chambéry, il fut éduqué par les Jésuites avant de poursuivre des études de droit. Pendant la Révolution française, il se distingua par ses critiques acerbes des idéaux révolutionnaires et de la laïcisation de la société. De Maistre croyait fermement en l’importance de la religion et de la monarchie absolue comme piliers de la stabilité sociale.
Ses œuvres les plus connues incluent « Considérations sur la France » (1796) et « Du Pape » (1819). Dans ces écrits, il prône un retour à l’ordre traditionnel, arguant que la Providence divine guide les affaires humaines et que les institutions religieuses et monarchiques sont essentielles pour contrer les forces anarchiques de la modernité. En 1803, il fut nommé ambassadeur de Sardaigne auprès de la cour russe à Saint-Pétersbourg, où il resta jusqu’en 1817. Durant cette période, il rédigea de nombreux essais et lettres, consolidant sa réputation d’intellectuel de premier plan dans le débat conservateur.
De Maistre est souvent vu comme un critique sévère des Lumières, opposant à l’optimisme rationaliste des philosophes du XVIIIe siècle une vision sombre et fataliste de la nature humaine. Pour lui, les souffrances et les calamités sont des moyens par lesquels Dieu purifie et guide l’humanité. Son influence se fit sentir non seulement dans le discours politique de son époque, mais aussi sur des penseurs postérieurs tels que Charles Maurras et l’Action française. Il demeure une figure clé pour comprendre les fondements idéologiques du traditionalisme européen.